Carnets Naturalistes

Afrique du Sud -Le Cap


Montagnes de Perl

Vue sur Le Cap
Contrairement à ce que l'on pourrait croire a priori, la région du Cap en Afrique du Sud jouit d'un climat tempéré, même s'il n'est pas toujours clément, suffisemment doux cependant pour avoir mérité sa classification en ces quelques régions au monde à avoir un climat méditerranéen.

Si on y rajoute des paysages magnifiques autant que renommés, comme le Cap de Bonne Espérance, on obtient encore une fois un pays enchanteur. Et encore, s'il ne s'agissait que de cela... L'Afrique du Sud occupe aussi le sixième rang mondial de biodiversité. D'ailleurs, même lorsque l'on n'est pas amoureux de la nature, cela saute aux yeux.


Babiana (Iridaceae)

Glaieul sauvage

Derrière chaque arbre, derrière chaque buisson, derrière chaque brin d'herbe folle il y a cette force transcendante d'une espèce à la fois connue et pourtant inconnue. De quoi ravir même le moins intéressé. L'argument darwinien de la phylogéographie a pris tout son sens alors que j'étais confronté à la présence des familles botaniques familières mais devant une richesse spécifique totalement neuve et multiple à la fois. C'est le plus beau cadeau pour un naturaliste...

Et encore, je n'ai fait qu'y passer l'hivers, et avec l'objectif de n'y répertorier que le développement du grain de pollen de quelques Asparagales. Je n'ai qu'à peine regardé à côté ce que la nature offrait à voir.

Mais déjà, le luxe de pouvoir observer la floraison progressive des glaieuls sauvages saupoudrer les broussailles de blancs pointillé, d'ors ou d'orangés, celles des tapis jaunes de Spiloxene, la beauté rare des Ferraria ou celle tout aussi appréciable des divers Babiana, cela mérite l'admiration de la nature à l'œuvre, sans trop savoir pourquoi..


Daubenia (Hyacinthaceae)

Une tortue terrestre

Les géophytes bulbeuses ou rhizomatiques y ont appris à domestiquer le feu, et resplendissent parmi les premières aprés chaque incendie venu renouveler le visage du Veld et rajeunir les espèces de plantes qui y poussent. D'autres ont concquis les zones désertiques qui bordent certaines régions du pays. Mais le reste y est également diversifié à l'extrème : des centaines d'espèces de bruyères, de protéacées (je passe sur leur floraison imminente, ca fait comme des gerbes de feux étincelantes dans la broussaille), de mésembrioteracées et autres familles... Ca fait du boulot avant de commencer à s'y retrouver.

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Il n'est pas rare, au détour d'un sentier de montagne sinuant sur un versant désséché, de tomber sur des centaines de Drosera, les fils veloutés englués dressés patiemment pour attraper des insectes, juste au pied des bruyères.


Dietes longiflora
(Iridaceae)

Un criquet

On y trouve également quelques criquets engourdis par l'hivers et les vagues de froid capricieuses. Qu'ils ne brillent pas par leur taille, vous serez alors surpris par le mimétisme de leur livrée finement ponctuée de détails d'une précision étonnante.

Ou encore cachés dans les boutons de Dietes quelques charançons mettant à mal la floraison de son hôte, pourtant si resplendissante.


Acrea

Chrysalide

Même si les insectes ne sont pas les mieux représentés au Cap, et qu'il faut plutôt visiter les régions Nord de l'Afrique du Sud, au Transvaal par exemple, on y trouve malgré tout des espèces très jolies. Cet Acrea, dont on voit également la chrysalide ici à gauche (je suis arrivé trop tard pour l'émergence), en est l'illustre exemple. Il a un vol aussi léger que gracieux, et cependant ne se laisse que difficilement approcher. C'est un très fin observateur, et il faut mille ruses et beaucoup de patience, même pour le fixer de l'objectif. A moins qu'il ne soit affamé, et s'ennivrant d'un nectar trop fermenté, n'en oublie sa prime méfiance et se laisse piéger...


Chasmanthe æthiopica
(Iridaceae)

Chasmanthe longiflora
(Iridaceae)

Aprés ca se garnie progressivement de tout un tas de plantes vertes et luxuriantes et d'arbres verts et luxuriants, dont je vous épargne d'ailleurs de suite la vaine description. Je sens juste les plus réticents pousser un soupir de soulagement. Allons, c'est juste des bosquets de chênes et des bouquets de Chasmante, des tiges et des fleurs quoi! Entremêlement d'Asparagus divers, d'Oxalis par centaines, quelques brins d'herbe en supplément, et le tour est joué... Jusqu'a la rivière. Ah, la rivière... C'est idiot à dire, comme ça, mais le clapotit de l'eau, que dis-je!? son grondement sourd qui déplacerait presque à lui seul les montagnes, ou à défaut quelques cailloux...

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Où (en) suis-je? Ah oui, la rivière... Trés reposante, la rivière. Enfin le premier quart d'heure surtout parce que :
i/ les rochers ne sont pas exactement à la bonne température,
et ii/ ils n'ont pas la forme idéale non plus.
Mais ça permet d'aprécier le cadre enchanteur et pittoresque qu'offre un courant indomptable qui emporte les cendres de cigarette et les tannins de l'humus suintant des montagnes gorgées de rosée et de pluie (c'est beau, hein ?).


Babiana (Iridaceae)

Moraea (Iridaceae)

Juste assez pour apercevoir -"l'éclair d'un instant, juste un instant"- l'ombre fugitive et volatile d'un martin pêcheur charnu comme pas deux mais plutôt quatre, j'ai nommé le martin pêcheur géant d'Afrique du Sud ('Giant Kingfisher' pour les anglophones). Et je vais pas me lancer à l'instar de Jules Vernes sur vingt pages sur les martins pêcheurs, mais en trois lignes vous dire qu'il est aussi noir que la nuit, comme elle constellé d'étoiles blanches, qu'il fait dans les cinquantes centimètres et au moins cinq kilos, et que je suis super heureux de pas être un poisson...

Belle bête, hein?

Mais j'ai préféré vous coller deux espèces d'Iridacées : un Moraea et un Babiana, parce que c'est tout de même plus facile à photographier...


Oiseau sur Aloe

grassouillettes de la famille
des Mésembriacées

Bref. Au détour d'un chemin poisseux, entre des racines diverses et pas toujours bien enracinées, les godasses alourdies par des kilos de boue, complètement emmêlé dans les lianes d'asperges grimpantes, je retombe...

...sur mes pattes heureusement, et surtout devant mon bosquet préféré et son taillis de Chasmante longiflora telles une giclée de rouges et de jaunes. Et sous les coups du premier soleil matinal de midi pétante (on est le week-end, je vous le rappelle), se lève le soleil devant ce décors magistral, et réveille un caméléon assez furax d'ailleurs...


Protea repens (Proteaceae)

J'ai jamais rien rencontré d'aussi mauvaise humeur qu'un caméléon perdu au milieu des fleurs, perché à une branche d'arbre, au moment où le soleil se lève. Du coup, on en voit de toutes les couleurs. Et je confirme qu'un caméléon au réveil à les yeux pochés qui font le tour de leurs orbites pendant un bon bout de temps. Probablement le temps qu'il faut pour se demander :


Une argiope

i/ Qui a allumé la lumière ?
ii/ D'où me vient ce mal de crâne pas croyable ?
iii/ Qu'est ce que je fous ici ?
iv/ Mon dieu, cette horrible bestiole penchée vers moi est elle dangereuse ?
v/ Je boirai bien un café, moi...
vi/ Pas vous ?

Bref, un caméléon, c'est éclatant, dans tous les sens du terme. Mais l'ayant malencontreusement effrayé, il a détalé en pas moins d'un quart d'heure, c'est pourquoi je n'ai pas eu le temps de bien l'observer...

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La cétoine du Cap
(sur une Protea)

Nous voici revenu juste à point pour parler insectes... Juste au dessus à droite, une magnifique cétoine endémique du Cap, vert bouteille et noire brillant. La farceuse vole avec une lourdeur à peine imaginable, dans un vrombissement d'essaim de bourdons sur la piste d'envol du Clémenceau, et avec autant d'assurance que la première fois qu'on avait enlevé les petites roulettes à mon vélo. Le temps de tourner la tête, et la bête est tout de suite repérée.


Mante embusquée

Comme bien souvent dans ces cas là, ce n'est pas une mince affaire. Dans la corolle garnie d'une Protea, le nectar bien fermenté et déjà bien garni en abeilles folles et ivres mortes (des mouches également, mais les mouches ne sont pas à craindre). Alors de la patience, il en faut bien un peu pour attendre l'opportunité d'y regarder de plus près sans risquer de piqûre d'hyménoptère.

Puis ci à gauche, le premier insecte que j'ai pu voir au Cap : une très jolie mante vert grisé, grisonnante et grisante, complètement absorbée à se laisser absorber par l'environnement.


Scarabée "singe"

Juste en dessous un «monkey beetle», un genre de scarabée qui va à la butine avant tout le monde, quand il fait encore un peu frais pour risquer ses ailes dehors, d'où sa magnifique fourrure qui faillit causer sa disparition lorsqu'il fut chassé pour elle. Un très grand timide aussi, celui là.


Clathrus

Une fois que vous êtes dans le colimateur -c'est à dire qu'il est lui même dans le votre, mais pas assez près pour la photo cependant-, il ne vous laissera plus approcher de lui. Dommage!

Et à votre droite, le très curieux champignon du genre Clathrus, possédant une odeur très élaborée de pourriture jusque dans sa chambre centrale où des mouches survoltées se tartinent de spores avant de partir trouver un autre endroit en décomposition, disséminant ainsi la descendance du champignon.

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Puis sur une montagne de la deuxième chaîne à l'intérieur du Cap Ouest, avec un nom pas croyable, enfin pas mémorisable, sur le terrain d'une antenne de retransmission radio ou dans le genre. Sauf que la, manque de bol, c'était très classique et sans grand intérêt professionnel (Pas l'ombre d'un bouton floral). A noter cependant la chance monstrueuse d'observer une population d'une dizaine de glaieuls sauvages, une petite merveille perdue au milieu d'une lande assez frustrante, quoique le mot ne soit pas assez fort.


lézard camouflé

En effet, pour observer ces fameux glaieuls, il m'a fallu parcourir une petite trotte rocailleuse, froide, avec mille et un détours pour éviter des buissons piquants et armés d'épines lacérées des pieds à la tête. Enfin je veux dire qu'éviter leurs épines n'est que la première face du problème.


scarabée grignotant
une fleur de glaieul

La deuxième, c'est qu'il faut bien vérifier qu'aucune tique ne se hasarde a vous prendre pour une gazelle. Et ca, c'est parfois embarrassant parce qu'on a beau leur expliquer qu'elles feraient bien de réviser leur cours de biologie animale, elles ne veulent absolument rien savoir.

Après ca, il a bien fallu se retrouver a tiser sur son dernier mégot alors qu'il reste des heures avant de pouvoir espérer trouver miraculeusement un bureau de tabac ouvert, parce que ca ne court pas la lande... Et reprendre la route en brûlant quand le vent tombe, ou en claquant des dents et des pieds quand il se remet a souffler, rien de moins naturel en somme.


Lapeyrousia (Iridaceae)

Je ne vais pas parler des baleines qui postillonnent sur la West Coast, bien que ce soit la saison, et bien que ce soit une rencontre intéressante (mffffmfmfmff), car je préfère relater la petite histoire du plus proche cousin de l'éléphant. J'ai donc fait l'heureuse connaissance d'un mammifère du nom de "hilex" (Daman, en français).


Watsonia (Iridaceae)

Comme on ne s'y attends pas au premier abord, c'est le genre d'animal à vivre entre deux cailloux. Pas deux montagnes, pas deux rochers, non, deux cailloux! Mais attention, ça ne l'empêche pas de bien les choisir. Une espèce de petite pelotte hirsute au regard presqu'aussi ébouriffé, dans lequel on devine effectivement, quand on apprends le lien de parenté qui l'unit à ses cousins pachydermes, l'espèce d'intelligence brillante car humide qu'on accorderaient aussi aux chiens s'ils étaient aussi brillants. (Ce qui ne veut pas dire qu'ils sont si bêtes, au passage).

C'est amusant, mais ca ne se laisse pas photographier. Sans doute en réaction au succès énorme (sic) que rencontre le cousin dans ses numéros de cirque. Et puis Hilex est un nom difficile à porter...

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West Coast

Jonkershroek

Vous voyez difficilement peut être, mais cette rencontre assez fortuite est au moins aussi intéressante qu'un troupeau de quelques baleines ou qu'une horde d'autruches déchaînées, peut être même aussi intéressant qu'une chrysomelle dans son pyjama or-écarlate quand elle grignote l'inflorescence mielleuse d'un Trachyandra.

Cependant, sur ce dernier point, les spécialistes ont des avis divergents...

Mais revenons en encore un peu aux plantes à bulbes qui ont occupé le mien plus que toute chose au cours de ces errances hasardeuses qu'il nous arrive d'appeler "le terrain", et qui loin de n'être qu'un espace de travail, légendaire, rêvé et haï à la fois, est aussi un temps, précieux : celui de savoir ce que l'on fait et en même temps celui de savoir pourquoi on le fait.

Le terrain est sacré, pour un biologiste.


Trachyandra
(Asphodelaceae)

W. paniculata
(Haemodoraceae)

Et les bulbes le furent aussi cette fois ci. Ci contre à gauche, un bulbe d'un autre groupe de plantes que celui que j'étais sensé étudier : Wachendorfia paniculata, des Haemodoraceae... A mes souhaits... Ce que vous ne pouvez pas voir, c'est que sans fleur, impossible de le savoir, la confusion dans l'allégresse... Du coup, il m'a fallu reconnaitre que tout ce qui avait un bulbe très orange comme lui était à ranger dans le domaine des fausses joies... Et ci à droite, un représentant que je n'ai pas identifié du genre Trachyandra, des Asphodelaceae, et représenté au Cap par une petite vingtaine d'espèces parfois très ressemblantes.

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Une vrille verte

En voici également deux autres importantes, de plantes. La première l'est évidemment en raison de ces tortillons extraordinaires qui lui tiennent lieu de feuille, et qui ne sont pas loin de faire songer à de vieux ressorts vert-de-gris. Mais non, ce ne sont pas les restes d'un vieux matelas, c'est une plante.


Spiloxene (Iridaceae)

Bon, une fois l'étonnement passé, il reste la deuxième, ci contre en jaune éclatant.

Alors celle là, je n'ai pas réussi non plus à déterminer l'espèce, je me suis sagement arrêté au nom du genre. Je l'ai mise là parce que c'est une plante qui tapisse agréablement les sources qui s'étalent à même la roche, et que ce genre d'endroit est suffisemment enchanteur pour qu'on sache quand même quel en est la composition : roche, source, Spiloxene.


Ferraria (Iridaceae)

Je voudrais m'attarder aussi sur un groupe de plantes qui mérite bien son nom : les Ferraria. Bon, c'est vrai que la ressemblance avec les voitures éponymes n'est pas du luxe. Je veux dire, si justement, mais ca ne tient que dans cette tendance au luxe. Et ca tombe presque bien parce que les Ferraria appartiennent aux Iridacées et que, justement, je suis là pour les étudier. Malheureusement, le luxe est, par définition (bien que ce soit une définition plutôt personnelle), "hors de portée".

J'ai donc dû piteusement me contenter de regarder la fleur de l'extérieur, de prendre une photo histoire de dire "vous avez vu, j'y étais!" et tenter de vous rendre jaloux. Parce que cette foutue merveilleuse plante est assez capricieuse et ne permettrait pas à un quelquonque botaniste d'investiguer ses caprices développementaux.

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Je pourrais bien continuer sur ma lancée et causer sciences nat', mais si vous avez lu jusque là, vous méritez bien une petite pause.

Voici donc ce qui peut arriver quand on ne s'est jamais préoccupé que de biologie dans ses études...


(...) il me reste pas mal d'expériences amusantes, comme par exemple l'analyse de cette déformation professionnelle qui consiste à pouvoir avoir une discussion très poussées des mécanismes générateurs de la diversité spécifique comme celle de la région du Cap et être tout à fait désemparé lorsqu'il s'agit de quêter un repas.
Aller manger, sur le campus, se limite pourtant à acheter un sandwich. La seule facon que j'ai trouvé de m'en tirer étant d'accepter toutes les garnitures proposées et de choisir une sauce au hasard.

Ca donne des résultats intéressants. Imaginez un sandwich au saumon avec des cornichons, de la feta, du ketchup et de la mayonaise, comme hier, ou encore de la dinde à la confiture de groseille, des pousses de soja, des frites et du concombre, comme ce midi. C'est assez terrible, même avec un café au lait...


Romulea (Iridaceae)

Cela dit, mon anglais est sur le point de passer de néantissime à "presqu'imparfait", sur le plan du vocabulaire de la vie quotidienne.


Romulea (Iridaceae)

Mais il m'arrive quand même d'expliquer que j'étudie les patterns de microsporogénèse et l'évolution de la morphologie pollinique a des gens qui comprennent vite qu'il vaut mieux changer de sujet de conversation, ou qui acquiescent poliment avec un sourire presque désolé.

C'est pas grave, regardez plutôt de droite et de gauche, c'est ce qu'on peut appeler la zone de satisfaction secondaire : celle de vous montrer en compensation ce qui peut rendre un travail vraiment réjouissant, fleuri tout au moins, à défaut de pouvoir trouver les mots justes dans un exercice de vulgarisation parfois délicat...

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Protea (Proteaceae)

C'est vrai que les Iridacées en particulier, et les Asparagales en général, ce sont des plantes d'une grande beauté. Elles ne sont pas cependant, de celles qui en ont l'unique monopole (je vais continuer à parler de fleurs, là) :

rien que les Protea, dont ce pays est le centre de diversité, font dans la grosse artillerie, les explosions de couleur, un charme flamboyant.


Lachenalia
(Hyacynthaceae)

Mais ma chance est que contrairement à ces dernières, les Asparagales ne sont pas envahies par des milliers d'acariens bourlingueurs, ce qui facilite beaucoup une investigation manuelle de l'avancement floral (alors qu'un de mes collègues est en permanence confronté au problème de la démangeaison provoquée par un galop de centaines d'acariens jaunâtres).

Ci à droite le début d'une petite série de plantes du genre Lachenalia, de la famille des jacinthes, et qui est très fortement représenté en Afrique du Sud où il compte en son sein près d'une centaine d'espèces.


Lachenalia
(Hyacynthaceae)

Certaines sont d'ailleurs magnifique. Ce Lachenalia rose (au dessus à droite), qui pousse sur les dunes sableuses de la West Coast, a la particularité de faire partie du régime d'une sorte de taupe des sables.


Lachenalia alooides
(Hyacynthaceae)

C'est plutôt angoissant pour un bulbe qui ne peut pas s'enfuir, de s'enfermer dans ce rôle de victime impuissante. Néanmoins, non seulement cette taupe a la vue assez courte, mais c'est aussi le cas de sa mémoire. Du coup, on rencontre des populations entières qui repoussent et fleurissent à partir d'un ancien garde-manger.

Le doux bleu qui trône à gauche, lui, poussait dans une fissure garnie de plante sur les granits surplombant la plaine, du lieu dit Witzklip, constatez par vous même à quel point la géographie nécessite parfois une habilité languistique hors du commun...

Cette dernière inflorescence rouge et jaune, quant à elle, est l'une des espèces les plus connues du genre Lachenalia.

Vous en avez eu bien du courage, de lire jusque là...

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Copyright © Laurent Penet 2006.