Carnets Naturalistes

Pennsylvanie -Environs de Pittsburgh

Une région urbaine de l'Est urbanisé des Etats-Unis, mais tout de même boisée comme vous pourrez le constater... Alors, profitons en pour une petite promenade naturaliste.

En cette période automnale, avec le dernier redoux de la saison, les bois et forêts sont bien sûr l'endroit idéal pour cueillir des baies et ramasser des champignons... Hélas, sans connaissance spécialiste, on ne saurait que choisir. Et c'est bien dommage... Néanmoins, on peut se contenter d'une chasse photographique. Et les rencontres peuvent être extraordinaires: admirez ces baies bleues, une couleur si rare dans la nature...

Mais puisqu'on plonge dans la couleur, autant passer illico sur le charme inopiné du jaune qui éclate en cette saison, les fleurs bien sûr mais aussi les insectes qui s'en habillent. A droite, ce petit lépidoptère ne possède en parure qu'un collier orangé, mais il n'en passe pas moins inaperçu sur cette splendide astéracée des prairies humides.

Plus à l'ombre des sous-bois, ces petites fleurs bien visitées. Par ce petit coléoptère jaune à pois, fort sympathique, mais s'attaquant goûlument à une étamine. Ou par cet hyménoptère minuscule, qui lui préfère le nectar, se tartinant au passage de pollen et en déposant sur les stigmates dans sa course à quelque beuverie sucrée.

Tout de noir et de jaune, ils sont encore nombreux... D'abord cette argiope sagement centrée sur sa toile, aux abords d'un ruisseau. Et ce longicorne carnavalesque, sur une Verge d'Or, occupé non loin delà... Tout un petit peuple zébré, pointilleux, tacheté, attelé à la tache, s'activant aux lueurs et pour les derniers rayons ensoleillés de la saison. Les herbes et les broussailles se parent d'or avant que les feuilles ne se mettent dans la compétition.

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De forêt en prairie, n'oublions pas a passage quelques orthoptères un peu plus discrets, mais qui ne manquent jamais à l'appel, le temps de quelques bonds sur commande...A droite, une sauterelle ombrageuse et forestière, doucement verte mais affectée d'un postérieur orange presque clignotant -si ce n'est pas l'occasion de se faire remarquer, ça! Et à gauche un charmant criquet, un peu refroidit et mal assuré, qui a fini par prendre poste au sein de cette feuille de plantain.

De fil en aiguille, par des descentes sur sentes zigzagantes, voici ce qu'on peut même surprendre au détours d'un détours: la dernière mode punk chez les chenilles. Du fil à retordre pour se coiffer le matin: une raie brune hérissée qui se termine par deux pinceaux dont l'histoire ne nous dit pas si c'est pour des raisons professionnelles. Et une petite cicadelle amoureusement filée de vert et de rouge, filant son chemin à toutes pattes au beau milieu d'une feuille.

Mais délaissons un instant la clique hallucinante des arthropodes en tous genres et laissons nous aller à la rêverie végétale. La Pennsylvanie est abondamment peuplée d'astéracées presque banales, mais il est amusant de constater qu'au delà de cette banalité, encore une fois la multitude cache d'infimes détails poivrés, quelques petites piques lancées aux as de trèfle: chaque combinaison semble ici avoir été explorée et avoir donné naissance à une forme propre: grande ou petite fleur; blanche, violette, blanc tirant sur le violet ou réciproquement, feuilles lisses ou dentées, etc etc. En voici une à votre droite dont les étamines virent du violet intense au jaune triomphant avec l'âge de la fleur. J'ignore si cesignal est exploité par les pollinisateurs mais ce serait assez amusant... A gauche, une plante qui ressemble à s'y méprendre à une ortie. C'en est d'ailleurs probablement une. Mais celle ci est douce comme de la soie (ou presque). Mais elle suinte grasse et grave un je ne sais quoi pas forcément ragoûtant.

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Pittsburgh et ses environs, pour urbanisés qu'ils puissent être, restent une zone largement boisée de ces forêt sombres que la lumière ne perce que pour former un tapis Perse à la fronde des arbres. Il faut attendre des zones plus parsemées pour retrouver une strate arbustive dense et dansante à la lumière de la lumière du soleil justement. On y rencontrera par exemple la pokeweed, avec ses tiges rouges éclatantes, ses fleurs bien rangées à la faveur d'une grappe frétillante. Et en cette saison, les primes inflorescences auront même donné de vraies grappes fruitées. On peut constater qu'elles passent d'ailleurs par une phase juteuse et bonne pour les volatiles, avant de se convertir en momie égyptienne un brin plus sèche et cassante, pour qui la dispersion des graines est alors plus locale.

Sans grand effort, on retrouvera aussi une renouée avec ses inflorescences roses si caractéristiques. Une plante qui ne trompe personne: elle s'implante à tout va et a probablement colonisé l'entière surface du monde tempéré, puisqu'elle l'est si peu, tempérée.De l'autre côté, une limace découvrant les joies de la patinoire. Qui l'eût cru?

On ne peut en tout cas moins affairée que cette fourmi fonçant tête baissée à la recherche d'on ne sait quelle sente hormonale laissée par une congénère. Pas le temps de poser pour la photo, elle bifurquedéjà vers d'autres horizons bien bas. Cette guêpe ci à droite en revanche faisait bien la fière, les ocelles levées sur l'objectif qui lui vaudrait la gloire de figurer sur internet. Coquettes, je vous jure!

Il n'en demeure pas moins non plus de nombreuses autres bestioles qui abondent par la même occasion, et vers qui il m'arrive de me tourner à nouveau quand à force de me pencher vers le sol, mes vertèbres craquent et qu'alors je me sente de sympathie pour... des rongeurs par exemple, tels les écureuils et chipmunks innombrables qui peuplent les recoins boisés de cette contrée.

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