Carnets Naturalistes

La Bretagne!

Certains grogneront peut être que la Bretagne n'est pas si lointaine ni exotique que cela, et je me ferai un plaisir de leur répondre : «En êtes vous si certains que cela ?». Tant il est vrai que par les nationales, quitter la capitale pour les Monts d'Arrée en peugeot 104 Z ressemble assez à un périple qui ne doit pas s'improviser... Et qu'à chaque fois, la Bretagne est bien ce qu'elle est : l'une des plus belles région de France. Chaque fois, c'est le même embarras, quant à choisir entre la mer et la montagne, la ville et la campagne, les bardes et les mehnirs, les mouettes et les cochons, les myrtilles et les vipères...

Mais là où la Bretagne est moins connue, c'est pour ses rivières. Rien de tel en effet qu'une petite chasse aux Calopteryx multicolores qui hantent les cours d'eau, à traquer la mue imaginale derrière les ajoncs, et tomber droit sur un vol de dytique affamé ou une vache qui se baigne avec grâce... Même sans rien demander, il est fort à parier qu'une multitude de Grand-Nacrés et de Moirés vire-voletterons tout autours de vous en prenant soin au passage de saupoudrer votre filet à papillons de squamules brunes et grisées. En outre, une quantité toute impressionnante de chrysomèles diverses -la plus connue étant le Crache-Sang - seront à vos côtés, histoire de ralentir encore plus votre promenade...

En évitant avec précaution les frelons, on a toute les chances d'apercevoir une grande demoiselle toute verte comme ci-contre, aussi inquiète que curieuse d'en savoir plus sur cette gigantesque ombre qui se penche avec attention vers elle. Trois sauts plus loin, c'est une cétoine broutant une ombellifère qui va retenir votre regard, insuffisemment cependant pour rater la chenille de Machaon en pleine exercice de mastication. Quant à ce qu'on trouve en vadrouillant sur la grève et les estuaires, il me faudrait trop de temps pour m'y consacrer entièrement, je laisse donc seulement l'opportunité de saluer celui qui se situe à votre gauche...

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