Carnets Naturalistes

Italie -Vallée de la Valtellina

La vallée de la Valtellina, en Italie et juste à la frontière entre la Suisse et la France, est donc située dans le coeur vivant des Alpes. L'alternance de prairies humides et sèches, et même tantôt l'un tantôt l'autre, en fait un observatoire privilégié de la vie secrète dans les herbes.

Quoique, s'y attardant en quête d'arthropodes divers et variés il puisse arriver qu'on oublie cette quête primaire pour les fleurs de quelque orchidée.

Alors qu'il se trouve entre les brins d'herbe et les épis de graminées des zygènes au repos, pouvant difficilement prétendre se fondre et jouer de discrétion, si ce n'est compter sur leur petite taille, même leur perles rouges pourraient nous perdre dans la foulée. C'est qu'il est des pelouses magiques où tout grouille incessament, et qu'il nous faut partir dans tous les sens pour n'en rien rater.

Il suffit de pointer le regard pour qu'autre coin se détache encore dans l'angle mort, pour nous proposer encore une nouvelle petite bête.

Pas besoin de vous en convaincre j'espère? Sinon, levez un peu la tête: évidemment, si un simple criquet vous mets dans cet état me direz vous... Et oui, parfois c'est aussi bête que ça... Mais passer du vert-pomme à un ton rouge-orangé aussi vif, je trouve ça assez extraordinaire.

Alors pensez un peu pour ces deux là! Le premier (à gauche), c'est Trichius fasciatus, une petite cétoine velue assez commune en France aussi, mais d'un pelage vraiment panthère qui laisse pantois. On y ajoute un apétit de félin et on obtient cet ogre de pollen qui passe son temps à brouter les fleurs et se gaver en en ravageant les étamines... Notre deuxième invité (à droite) c'est l'Apollon, un papillon de montagne dont les chenilles vivent sur les crassulacées, et qui est protégé. Il est devenu un symbole des animaux protégés, au même titre que les pandas par exemple.

Mais, comme je vous le disai plus haut, il s'en faut de très peu pour avoir l'attention encore détournée par de nouvelles apparitions... J'en reviens donc à des histoires de criquets. Ce serait d'ailleurs leur rendre justice... Ici même, de droite et de gauche, des juvéniles (ils ne sont pas encore ailés) d'autres espèces, aux couleurs moins criantes. L'habit ne fait pas le moine, et le plus simple est parfois d'une fascinante beauté : leurs livrées respectives les rends maîtres dans la dissimulation, en tout cas propres à berner l'oeil humain...

Un peu plus loin, une population d'oeillet, de l'espèce Dianthus sylvestris, étale des petits bouquets roses sur la rocaille. Cette plante montre une particularité amusante: certaines fleurs sont classiques, d'autres (fleur du haut) sont plus petites et dépourvues d'étamines (mâles stériles). Et les populations sont composées d'individus dont toutes les fleurs sont hermaphrodites, d'autres dont les fleurs sont toutes "femelle", et encore d'autres qui portent les deux types de fleur.

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Quand finalement dans le fond de la vallée, dans une prairie plus humide, royaume des vers et des limaces, on se trouve également sur le territoire d'un chasseur prestigieux : ce grand carabe éclatant (un callosome si mes souvenirs sont bons). Il existe d'ailleurs un mot très précis pour définir l'éclat de ses élytres verts dorés : "rutilant". Et ça sonne juste pour évoquer cet attirail extravagant qui brille de mille feux au soleil...

Cela dit, il n'y a pas qu'au soleil qu'on peut juger d'une belle livrée entomologique : en témoigne cette remarquable sésie ci à gauche, qui pour être une habituée des ombres des sous-bois, n'en demeure pas moins comme une jolie fée flottant entre deux rayons de lumière. Surprenante avec ces deux anneaux orange pâle.

Et pour adoucir notre champs de vision encore, le long des pentes qui dévalent la montagne, le Lys sauvage, pourpre et lumineux.

En évitant avec soin les autres pieds épars du voisinnage (les pieds d'humains et les pieds d'orchidées), voici qu'on peut se pencher un peu devant quelques inflorescences garnies d'orchidées magnifiques.

Des populations entières et se mélangeant harmonieusement dans les replis d'herbes folles et de fleurs estivales, au gré de la prairie multicolore.

En évitant avec oin les autres pieds épars du voisinnage (les pieds d'humains et les pieds d'orchidées), voici qu'on peut se pencher un peu devant quelques inflorescences garnies d'orchidées magnifiques.

Des populations entières et se mélangeant harmonieusement dans les replis d'herbes folles et de fleurs estivales, au gré de la prairie multicolore. (je me répète, c'est sûr, mais vous n'étiez pas obligés de tout lire).

Traunsteinera globosa, ci à gauche avec une inflorescence amusante et une couleur rosé, ferait presque penser à un simple ail.

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